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Les technologies informatiques ont pris une place fondamentale dans notre société. Les collectivités locales les utilisent en interne, mais aussi, et c’est là un point essentiel, dans le cadre de leur relation avec la population.
Le logiciel libre est l’incarnation informatique de notre devise républicaine, « Liberté, Égalité, Fraternité ». Les logiciels libres, de part le fait qu’ils peuvent être vérifiés et améliorés par quiconque, sont une brique de base pour construire une informatique qui soit au service des citoyens et des citoyennes, et non pas un outil pour les asservir. Un logiciel libre est un logiciel qui est fourni avec son code source — sa recette de cuisine — et dont l’utilisation, l’étude, la modification et la diffusion des versions modifiées sont autorisées par sa licence d’utilisation.
Ils présentent de nombreux avantages, indépendance technologique, interopérabilité, mutualisation, maîtrise des coûts, aide au développement d’une économie créatrice d’emplois locaux, réduction de la fracture numérique, etc. qui en font aujourd’hui un enjeu politique majeur.
Les formats ouverts et le logiciel libre partagent les même buts : être au service de chacun et chacune et garantir que les utilisateur.ices conserveront le contrôle de leurs données, tout en assurant la pérennité de ces mêmes données. En effet, par l’utilisation de formats fermés ou privateurs, les collectivités locales favorisent les positions dominantes de certaines entreprises.
Les collectivités doivent mettre en œuvre une politique volontariste de priorité aux logiciels libres et aux formats ouverts. Les citoyens et citoyennes ne peuvent pas être restreints dans leurs échanges avec les services publics par l’enfermement technologique.
Utiliser des logiciels libres et des formats ouverts (pour l’échange de documents) au quotidien dans les services municipaux.
Migrer les serveurs informatiques et les postes de travail sur un système d’exploitation libre tel que GNU/Linux. Équiper les espaces publics numériques gérés par la commune d’ordinateurs avec une distribution logiciels libres. Les initiations et formations doivent être données en priorité avec les logiciels libres. Équiper enfin les écoles d’une distribution spécifiques basée sur un système libre tel que Primtux.
Développer ou soutenir le développement au niveau de la commune par une ou plusieurs structures locales d’un hébergeur libre et décentralisé sur le modèle des CHATONS (chatons.org), pour permettre aux habitant-es et acteurs de la commune d’héberger leurs données ou d’utiliser certains services en ligne. Mettre en place une politique de la contribution : publier sous licence libre des développements internes réalisés par la commune, participer au financement d’un projet libre dont d’autres collectivités pourront profiter, mutualiser le développement de logiciels libres utiles aux collectivités, et permettre et encourager les contributions sur le temps salarié.
Faire du développement du logiciel libre un projet politique :
Sensibilisation et accompagnement, facteurs clés de succès :
Soutien/participation à l’écosystème/l’environnement du logiciel libre (projets, structures,etc.) et notamment aux structures locales :
Une priorité au logiciel libre serait contraire aux règles de la commande publique ou à la liberté d’entreprendre : Faux : Une priorité au logiciel libre comme principe ne pose aucune difficulté du point de vue des règles de la commande publique. Cela ne consiste qu’à inscrire que les libertés garanties par les logiciels sous licences libres répondent à des motifs d’intérêt général. Comme cela a été reconnu par le Conseil d’État ces libertés n’excluent de fait aucun acteur économique, ceux-ci étant libre comme en tous domaines de développer leur modèle économique dans le respect des règles établies par les pouvoirs publics.
Ce n’est pas gratuit, il y a des coûts cachés Ce ne sont pas des coûts cachés : un logiciel libre n’est pas gratuit, son développement a nécessité du temps (rémunéré ou non). Pour une collectivité l’intégration, la formation des équipes, l’administration de son système informatique, comme pour un logiciel privateur, ont un coût. Mais contrairement à des dépenses relatives à la licence d’un logiciel privateur qui peuvent s’apparenter à de la location, les dépenses associées aux logiciels libres sont des investissements publics durables puisque la collectivité reste maître de son système et contribue à la pérennité d’un « commun informationnel » bénéficiant à l’ensemble de la population. De plus, les dépenses en développement peuvent être mutualisées avec d’autres collectivités.
Les logiciels libres ne sont pas simples à utiliser, sont moins puissants, moins efficaces que les outils privateurs Faux : il n’y a de différence technique intrinsèque entre logiciels libres et privateurs. Certains seront plus difficiles à maîtriser, ou plus simples, plus efficaces pour certains besoins, moins pour d’autres, etc. Quelque soit le logiciel ce qui sera déterminant sera la formation et de partir des besoins des personnes qui l’utiliseront. Sur ce dernier point les logiciels libres ont le grand avantage d’un haut degré d’adaptabilité puisque qu’ils sont librement modifiables.
Les logiciels libres ne sont pas sécurisés car transparents La meilleure manière d’augmenter la sécurité d’un logiciel est de permettre son examen par le plus grand nombre de personnes possibles. Les logiciels libres offrent des potentialités indiscutablement supérieures en terme de sécurité et de maîtrise des technologies à celles des programmes privateurs dont le code est tenu secret. L’obscurité n’est pas un garantie de sécurité, au contraire. Par exemple, garder le secret sur une vulnérabilité ne la fait pas disparaître.
Retour d’expérience des villes de Grenoble et Paris : https://april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-28-mai-2019-sur-radio-cause-commune-collectivites-et-logiciel-libre-jouo (podcast et transcription)
Retour d’expérience de la Gendarmerie nationale : https://april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-3-septembre-2019-sur-radio-cause-commune-gendarmerie-nationale-la-pituit (podcast et transcription)